histoire
L’« Hymne à Ninkasi » est plus qu’une simple prière; il détaille le processus de fabrication de la bière tel que pratiqué par les Sumériens. La recette mentionne la confection du bappir, une galette d’orge ou de céréales, mélangée avec du miel et des dattes, puis laissée à refroidir avant d’être mélangée avec de l’eau et du vin de dattes, et enfin mise à fermenter.
Pour comprendre et revivre cette ancienne tradition brassicole, une reconstitution moderne de la recette sumérienne a été entreprise. Voici les étapes clés de ce processus :
Processus :
Les dattes sont mélangées avec de l’eau, du miel et des levures mortes pour initier une fermentation. Cette préparation est laissée à fermenter pendant 2 jours à température ambiante protégée par une compresse stérile pour éviter une infection par l’air, permettant aux levures naturelles des dattes de transformer les sucres en alcool.
Ingrédients :
Processus :
Les céréales sont moulues pour obtenir une farine, puis mélangées avec de l’eau pour former une pâte. On y ajoute des épices et des herbes pour l’aromatisation, ainsi que du levain pour la fermentation. La pâte est ensuite façonnée en galettes, recouverte de miel, laissée reposer une nuit, puis cuite jusqu’à obtenir une couleur brune.
Processus :
Le bappir et le malt vert sont ajoutés à de l’eau chauffée à différentes températures pour permettre la conversion de l’amidon en sucres fermentescibles. Après cette étape, le mélange est filtré à l’aide de fanes de carottes, puis porté à ébullition avec des herbes aromatiques. Une fois le mélange refroidi, le vin de dattes est incorporé, et l’ensemble est laissé à fermenter pendant plusieurs jours.
La bière obtenue présente des arômes rappelant le vin blanc, avec des notes de miel et d’épices. Sa texture est onctueuse, offrant une expérience gustative fruitée et riche, témoignant du savoir-faire ancestral des Sumériens.
La bière occupait une place centrale dans les sociétés anciennes. En Mésopotamie, elle était non seulement une boisson quotidienne, mais aussi une offrande aux dieux et un élément clé des rituels religieux. Les Sumériens considéraient la bière comme un don divin, et sa fabrication était entourée de pratiques sacrées.
De plus, la bière servait de monnaie d’échange et était intégrée dans le système économique de l’époque. Les ouvriers étaient souvent rémunérés en bière, soulignant son importance dans la vie quotidienne et l’économie.
Le savoir-faire des Sumériens en matière de brassage a influencé les civilisations ultérieures. Les Babyloniens et les Assyriens ont perpétué la tradition de la bière, en adaptant et en améliorant les techniques de brassage. La diffusion de la bière à travers le Croissant fertile a contribué à son intégration dans diverses cultures, chacune apportant ses propres variations et innovations.
La reconstitution de la plus ancienne bière de l’histoire offre une fenêtre fascinante sur les pratiques culturelles et culinaires des Sumériens. Elle témoigne de l’ingéniosité humaine et de la capacité à transformer des ingrédients simples en une boisson riche en saveurs et en symbolisme. Aujourd’hui, en redécouvrant ces anciennes recettes, nous rendons hommage à un héritage brassicole qui a traversé les millénaires et continue d’influencer nos traditions contemporaines. En Amérique et en Asie, sans s’être concertés les humains brassaient des boissons fermentées au même moment, sans doute avec des techniques différentes mais dans le même but : brasser une boisson à partager. En 13000 ans on a eu le temps de faire évoluer les techniques et de communiquer entre nous pour arriver aux conceptions modernes de ce produit historique qu’est devenu la bière.
Vous pouvez en apprendre davantage en visionnant notre vidéo YouTube réalisé par un expert brassicole.
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